J'ai lu Les grandes évasions de Paul Métral de Serge Revel

Et j'ai beaucoup apprécié ce roman. 

Le résumé de la quatrième de couverture : 

Paul Métral a quatre-vingt-neuf ans. Veuf inconsolé et sans descendance, il vit seul dans une maison à la campagne, heureux de son jardin, de ses poules et de son vin de Savoie. Mais voilà, on se croit immortel et toujours jeune, pétant la vie et aspirant à l’éternité et puis ça vous tombe dessus comme la foudre sur un pauvre diable, un petit accident et paf, la vieillesse vous fait trébucher et votre unique nièce vous colle en maison de retraite. La mort dans l’âme, Paul s’installe aux Oiseaux, établissement sous la férule d’Hortense Tremblon, où il ne tarde pas à tourner comme un lion en cage et à mijoter une folle évasion.

Sur un rythme aussi enjoué qu’endiablé, Serge Revel nous emporte dans la cavale de Paul, vieux monsieur révolté qui ne va pas tarder à se retrouver poursuivi par sa nièce, la directrice de la maison de retraite, les gendarmes, les médecins, les religieuses, les psychiatres, toutes personnes qui ne lui veulent que du bien. Avec l’aide affectueuse d’un chauffeur de taxi et le concours involontaire d’une poignée de bons Samaritains, toujours évadé, chaque fois repris, il va fomenter des entreprises de plus en plus audacieuses.Un roman pétillant, cocasse et doucement mélancolique sur la liberté d’être soi dans le grand âge.

J'ai beaucoup apprécié l'histoire de Paul Métral, qui se retrouve en maison de retraite sans vraiment qu'on lui ait demandé son avis. L'histoire de cet homme de 89 ans, qui a toujours vécu dans sa maison, avec son jardin, sa petite vie, ses occupations. Sa chère nièce lui a en effet légèrement forcé la main pour qu'il aille passer l'hiver dans un établissement pour personnes âgés, pour y être au chaud et qu'on s'occupe bien de lui (comme elle l'a fait également pour qu'il lui vende sa maison en viager). 

Sauf que lui n'a qu'une envie, reprendre sa liberté, et profiter de chaque instant sans se trouver enfermé. Il s'évade alors à plusieurs reprises de ces lieux d'enfermement, de ces 'prisons' comme il les nomme. Car au fil de ses nombreuses évasions, sa nièce doit trouver d'autres établissements pour accueillir son cher oncle (car après chaque évasion, il a tendance à se faire supprimer sa place dans les différents établissements). 

Nous suivons donc au fil de ces pages les sept évasions de Paul Métral, ce papi qui n'a jamais eu d'enfants, qui a perdu sa tendre épouse tant aimée, et qui a envie de profiter de sa liberté jusqu'au bout. Alors clairement, en lisant ces pages, j'ai pensé à ma mamie à moi, qui elle, a demandé à aller dans un établissement pour personnes âgées, car elle ne voulait plus vivre toute seule dans sa maison. Elle, elle a préféré le cadre d'un établissement spécialisé, et la présence d'autres pensionnaires autour d'elle. Et j'ai compris l'attitude de notre personnage principal, qui lui, n'avait aucune envie de se retrouver dans un tel lieu. C'est un adulte, qui a encore toutes ses facultés et ses moyens, mais à qui, parce qu'il a 89 ans, on ne laisse pas vraiment le choix. Alors il prend les choses en mains, et il décide de choisir tout seul, jusqu'au bout, en rusant parfois beaucoup. 

A la lecture de ce roman, on sourit, on se dit qu'effectivement la vie est belle, et qu'avoir le droit de ses propres choix devrait juste être normal. Mais dans notre société, on a malheuresement un peu trop facilement l'habitude de placer les anciens de nos familles dans ce genre d'endroit plutôt que d'essayer de bien entendre leurs choix. Certes, ce livre n'est pas un acte militant sur le sort des personnes âgés, mais à mon avis, il permet de réfléchir et de se poser de bonnes questions sur la 'fin de vie', celle que nous, nous avons envie d'avoir, ou d'offrir à ceux qui nous entourant. C'est en tout cas une bien jolie lecture. 

Merci aux Editions du Rouergue pour l'envoi de ce roman !