J'ai lu Sa façon d'être au monde de Camille Anseaume

Et je me suis laissée porter et emporter par les 227 pages de ce roman.

Le teasing de la quatrième de couverture :

« C’est l’heure du départ, la fin de l’été. Il faut rentrer. Dans la chambre, je reste transie, incapable de bouger. C’est l’angoisse et les regrets qui me paralysent. Je comprends que je n’ai pas pris le temps de défaire mes valises, ni même de regarder à la fenêtre. Maintenant que je réalise qu’on y voit la mer, il est temps de m’y arracher. Le séjour est passé sans moi. J’étais là, et je ne le savais pas. J’en conçois une tristesse et une culpabilité infinies, sans commune mesure avec les faits. Tu connais ce rêve étrange que je t’ai souvent décrit.
Il m’a hantée chaque nuit pendant des années. Et puis un jour je ne l’ai plus fait.
Ce jour-là, j’ai compris que l’été avait duré vingt-six ans. »
 
Elles sont amies d’enfance. L’une est inquiète, rêveuse, introvertie ; l’autre est souriante, joyeuse, lumineuse. Ensemble, elles grandissent, découvrent la vie, l’amour. Jusqu’à ce qu’un drame bouleverse le monde qu’elles se sont bâti... Un roman poignant sur l’amitié, le deuil, et sur ce point de bascule irréversible qui sonne la fin de l’insouciance.

Ce roman a un vrai style, une patte. Au début je me perdais un peu entre les différents personnages, non appelés par leur prénom, mais décrits avec des 'Je', des 'tu' , des 'elle', des 'la petite fille', 'la jeune fille'. Mais après quelques pages, j'ai trouvé mes repères. Et j'ai vraiment accroché au style et à l'histoire, et je me suis attachée aux personnages.

Ce roman, c'est une histoire de vie, d'amour, d'amitié, forte et puissante, de deuil, de regrets. Des copains, qui se connaissent depuis toujours, mais surtout deux copines, qui sont 'les meilleures amies'. Que l'on découvre depuis leur rencontre toutes petites, et dont on suit la vie. Une petite fille, qui a l'impression de ne pas être dans son propre corps, et de son amie, qu'elle envie et à travers laquelle elle voit un peu la vie 'Tu es la colonne vertébrale du squelette qu'elle aimerait être'. Une petite fille un peu triste 'C'est bizarre, quand je suis contente ça me rend triste parce que je me dis que quand ça sera fini, je serai triste'. Comme si sa propre vie glissait à côté d'elle. 'Elle sent tes réticences, et elle les aime aussi. Elle salue ta façon d'être au monde. Tu vis comme tu respires, sans t'en apercevoir.' Jusqu'au jour où un drame arrive, et que la mort vienne toucher ce groupe d'amis plus forts et liés que tout.

La fin n'est pas une happy end. Ce livre ne se termine pas avec le sourire. Mais j'ai aimé cette fin malgré tout. Une fin qui donne un vrai rebondissement à ce livre, à cette histoire pleine de réalité (quelques indices glissés dans l'histoire nous mettent un peu la puce à l'oreille, et quand on a terminé ce livre, on boucle la boucle). J'ai apprécié la poésie qui se dégage au fil des pages, les tournures, les phrases, les intonations. Ce livre a des passages plutôt tristes, mais il fait du bien malgré tout. Une belle découverte pour moi en tout cas.

Merci aux Editons Kero pour l'envoi de ce livre !