J'ai lu Transparence de Alex Christofi

et j'ai bien accroché. 

Ce roman nous raconte l'histoire de Günter Glass, dont le nom signifie 'verre' en français. Et la vie de ce personnage attachant est justement très orientée autour du verre. Tout au long de sa vie, il a été attiré par ce mystérieux matériau, par ses particularités, par ses propriétés, depuis une visite quand il était petit d'un musée du verre (Broadfield House Glass Museum)... Son premier travail a été livreur de bouteilles de lait (en verre, forcément) dont il adorait les nuances et la transparence, puis il s'est découvert une passion avec son métier de laveur de vitres. Juste avant de mourir, sa maman lui a demandé un verre d'eau... Puis sa propre mort à lui, également liée au verre... 

Et c'est une personne qui a connu ce fameux Günter Glass qui nous livre cette histoire, Angela Winterbottom, la rectrice de la cathédrale de Salisbury, ville où est né et a vécu une grande partie de sa (courte) vie notre héros. C'est d'ailleurs ce qui explique les nombreux renvois en bas de page avec des références bibliques et religieuses. Souvent teintées d'une pointe d'humour, ces renvois ne sont pas choisis au hasard. 

J'ai vraiment bien aimé lire les 323 pages de ce roman. L'histoire est agréable, le personnage central vraiment attachant et peu commun. On aurait presque envie de le prendre dans ses bras pour le rassurer quand on perçoit un peu de faiblesse chez lui. Günter Glass qui se 'console' du décès de sa maman et se nourrissant de gaufres hollandaises, comme elle aimait lui en acheter. Sauf que quand on est laveur de carreaux, il ne faut pas dépasser un poids de 100 kg pour des raisons de sécurité. 

Car Günter est 'repéré' par un laveur de vitres de 'l'extrême' (après avoir changé l'ampoule rouge du haut de la flèche de la cathédrale de Salisbury avec un petit numéro d'équilibriste qui lui valut la une du journal local), et quitte sa petite ville pour aller travailler à Londres, sur de grands gratte-ciels. Un peu pour réaliser son rêve, et découvrir la vie, et toutes ses facettes qu'il ne connait pas encore. C'est un gentil, un vrai, parfois même naïf, qui a envie de croire que tout le monde est comme lui. Et il découvre alors que son patron a des paroles et des pensées vraiment limites (il est fasciste), que son premier amour lui a tendu un joli petit piège pour réaliser son rêve de devenir maman : le monde n'est en fait vraiment pas parfait. Mais il fait avec, grandit, et fait ses propres choix.

J'aurais aimé avoir une fin plus joyeuse, plus légère, que celle proposée par l'auteur. Même si je comprends qu'il boucle la boucle avec la fin qu'il a choisie pour ce roman, et pour Günter. En tout cas, ce livre est vraiment une belle surprise. Tant par sa couverture qui a un très joli effet miroir, que par son contenu qui se savoure et s'apprécie sous toutes ses facettes lui aussi. Une belle lecture à recommander sans hésitation. 

Merci aux Editions Fleuve pour l'envoi de ce livre !