J'ai lu Tout plutôt qu'être moi de Ned Vizzini

Le résumé de la quatrième de couverture :

Chez son psy, Craig Gilner apprend l’existence du syndrome d’Ondine : ceux qui en souffrent oublient de respirer. La dépression, Craig va en faire l’expérience, c’est ce qui arrive quand on oublie de vivre. Craig est bien décidé à réussir. Il intègre l’une des - plus prestigieuses prépas de New York. Mais très vite, il ne mange plus, ne dort plus, pense sans arrêt à ses devoirs et à la jolie copine de son meilleur ami. Craie est pris dans une spirale d’anxiété, qui l’accule et le paralyse. Comment en est-il arrivé là ? Dans ce roman tendre et émouvant, inspiré d’un séjour qu’il a effectué en hôpital psychiatrique, Ned Vizzini affronte ses propres démons. D’un sujet aussi délicat et tabou que la dépression adolescente, il crée un livre tout à la fois drôle et empreint d’espoir.

Ce roman est attachant, accrochant, pertinent, et tellement dans la vie. Son thème : la dépression chez les adolescents. Mais il n'est pas écrit sur un ton larmoyant, triste, et dur, bien au contraire, son style est léger et drôle parfois. Notre personnage principal, Craig, est en apparence un adolescent de 15 ans comme les autres : il consacre beaucoup de son temps à faire ses devoirs et étudier pour pouvoir rentrer dans une école avec un très bon niveau. Il a quelques amis proches. Et il est suivi par un psy car il n'est pas à l'aise dans ses baskets. Puis un jour, il prend conscience qu'il est au bord du suicide. Petit à petit, il a perdu le sommeil, il vomit quand il se nourrit, il perd pied, et échafaude même un plan pour mettre fin à ses jours. Juste avant de mettre son plan en action, il téléphone aux urgences, puis à SOS suicide. Le conseil qu'on lui donne alors : se rendre à l'hopital. Où il se fait interner pour se remettre dans le 'droit' chemin, et faire sortir ses démons.

J'ai trouvé un véritable changement entre le début du roman, la partie 'présentation' et entrée en matière, et l'arrivée de Craig à l'hopital. Qui devient son nouveau cocon, où il fait de belles rencontres, et où il réalise que les autres patients ont des raisons plus fortes que lui encore pour ne pas être bien. Mais lui n'arrive pas à se dire que tout va pour le mieux non plus. Alors il reprend son traitement, retrouve le sommeil et l'appétit. Et se remet à dessiner, comme il aimait tant le faire quand il était petit. Le déclic arrive pour lui offrir des 'voies' de repli à la seule solution (le suicide) qu'il voyait avant son hospitalisation. Même s'il ne va pas forcément beaucoup mieux quand il sort de l'hopital, il a quelques clés en poche pour essayer d'aller mieux malgré tout.

Cette lecture est une belle découverte, qui traite d'un sujet tellement dans la vie. Le passage d'enfant à adulte ne se fait pas sans mal parfois. Et ce roman prend une tout autre dimension encore quand on sait que son auteur s'est sucidé quelques années après l'avoir écrit. Un roman un peu autobiographique sans doute. Un joli livre à conseiller autour de soi car le sujet est traité positivement et avec justesse.

Merci aux Editions Anne Carrière pour l'envoi de ce roman de la collection La Belle Colère !